A l’occasion d’un congrès économique à Toulon Hyères, la semaine dernière, j’ai entendu le discours très intéressant d’un intervenant qui s’intéressait au problème de l’inflation non anticipée. Selon lui, celle-ci se caractérisait essentiellement par une redistribution des richesses, profitables aux uns, et destructrice pour les autres.
En effet, comme à tout emprunteur correspond un prêteur, le gain d’une personne est de fait la perte d’une autre. Globalement, les deux s’annulent. Mais l’inflation non anticipée débouche ainsi sur une redistribution du revenu et de la richesse, ici des prêteurs vers les emprunteurs. Cela a deux conséquences. La première est que l’on peut assister à une certaine dislocation de l’économie. Par exemple, il est possible que certaines personnes doivent déclarer une faillite, qui aura des répercussions sur d’autres personnes. La seconde est que nous devons formuler un jugement de valeur et dire si nous apprécions et approuvons la redistribution qui intervient. Par exemple, si de riches prêteurs perdent au profit de pauvres emprunteurs, il se peut que les partis politiques qui prônent une répartition plus égale du revenu ne s’inquiètent pas de cet effet, alors que ceux qui sont soutenus par les riches pourront considérer cela comme un mal.
Ce problème de redistribution est d’autant plus important qu’il impacte également l’Etat. L’une des redistributions les plus importantes intervient en effet entre l’État et le secteur privé. Une inflation non anticipée réduit la valeur réelle de tout l’encours de la dette publique nominale. Non seulement la masse monétaire réelle diminue, mais le cours réel auquel l’Etat doit racheter ses emprunts est moins élevé. Ou encore, l’État perçoit des recettes fiscales nominales plus élevées pour racheter des titres à un cours nominal fixé auparavant.
Cette redistribution importe-t-elle ? C’est une question épineuse. Si la situation de l’État s’améliore, il peut être en mesure de diminuer les impôts et de minimiser les effets de cette redistribution. Mais, en règle générale, les épargnants qui ont consenti un prêt à l’Etat et que l’inflation non anticipée a fait perdre ne sont pas les mêmes individus qui bénéficieront des réductions d’impôts que l’État serait susceptible de décider. Pour finir, j’aimerais terminer ce billet en évoquant la qualité qui a présidé tout au long de ce congrès. Ce n’est pas toujours le cas, et ça a le mérite d’être signalé. Je vous mets d’ailleurs en lien l’agence qui s’en est occupée, si vous prévoyez d’organiser un événement de ce type. Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du blog sur l’organisation de séminaire à Toulon Hyères qui est très bien élaboré sur ce sujet.