L’élection présidentielle en France n’a donc pas été un hasard: le 11 juin, les électeurs ont mis le nouveau parti d’Emmanuel Macron au parti de La République en Marche, parti pour une grande majorité parlementaire. Si cela se confirme lors du second tour du 18 juin, le jeune président va contrôler non seulement la politique étrangère, mais également la politique intérieure. Sa tâche de réforme de l’économie française, comme il l’a promis, ne sera certainement pas facile. Ce qui est remarquable, c’est qu’il pourrait peut-être maintenant réussir. Il n’y a pas si longtemps, Macron était un ministre peu connu du gouvernement du président François Hollande, un socialiste. Aujourd’hui, à l’âge de 39 ans, il est président, assassin d’opposants politiques et dirigeant d’une puissante force parlementaire. Ses alliés devraient remporter jusqu’à 455 des 577 sièges de la Chambre basse. (Un problème: la plus grande salle de réunion de l’Assemblée nationale ne peut en accueillir que 350.) Les principaux partis de gauche et de centre-droit, qui ont dirigé le pays pendant des décennies, n’ont pas été battus autant que écrasé. Le candidat socialiste à la présidence, Benoît Hamon, a été éliminé au premier tour du scrutin. Son parti espère maintenant éliminer le minimum de 15 sièges requis pour être reconnu en tant que groupe parlementaire. Les républicains devraient avoir entre 70 et 110 sièges. C’est un rejet étonnant des partis traditionnels – mais pas du centrisme, que Macron semble incarner. Les électeurs n’ont pas acheté la lignée anti-immigrés du Front national de Marine Le Pen; son parti a perdu 4 millions de voix depuis le second tour de la présidentielle. Le Pen elle-même est sur le point de remporter enfin un siège au Parlement français; mais son parti est en crise. Néanmoins, le chemin de Macron vers la réforme sera difficile. Son soutien n’est pas aussi accablant qu’il n’apparaît. Le taux de participation aux élections n’est que de 49%, le plus bas de l’histoire de la Ve République. Seuls 15% des électeurs inscrits ont voté pour les candidats de Macron. Et même s’il peut avoir le Parlement derrière lui, ses projets feront face à une opposition militante dans les rues. Le sien Les réformes phares du marché du travail visent à réduire les coûts et à encourager les entreprises à embaucher. Ils sont essentiels pour que la France reprenne un rythme de croissance économique satisfaisant et réduise le chômage. Macron a rencontré des dirigeants syndicaux pour en parler immédiatement après son élection à la présidence. Jusqu’à présent, la réaction des syndicats a été maîtrisée. Ce serait une autre première historique si cela restait ainsi. L’une des premières démarches de Macron a été d’adopter une loi de «moralisation» interdisant aux membres du Parlement, aux responsables locaux et aux hauts fonctionnaires d’employer des membres de leur famille, les obligeant à déclarer leurs intérêts personnels et à produire des reçus pour leurs dépenses. C’était intelligent. C’est une mesure que ses partisans et la majorité du pays peuvent prendre. Le reste de son programme national est voué à la controverse.
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